TIC et culture

Ce serait une vérité de Lapalisse que d’affirmer aujourd’hui dans un monde où les distances se sont rétrécies que les nouvelles technologies de l’information et spécifiquement l’internet sont devenues les outils privilégiés, le véhicule de la culture et des industries culturelles.
 
Comme vous le savez tous, les TIC et l’internet permettent au-delà de recevoir des messages, d’accomplir des formalités administratives, de suivre des formations, de s’informer et de rechercher des informations, de discuter sur les forums de discussion, surtout d’aller à la rencontre de l’autre et des univers politiques, sociaux et culturels qui vous sont étrangers. Instruments et espace d’échange, les TIC et l’Internet permettent d’affirmer son existence et son identité, de systématiser, conserver diffuser, acheter et vendre ses produits, biens et services en tous genres, y compris ses biens culturels.
 
Des travaux de l’UNESCO sur la diversité culturelle et de multiples études disponibles aujourd’hui, on note que les TIC servent de leviers à la diffusion du patrimoine culturel des peuples de la planète et à l’affirmation de la féconde diversité des cultures. A ce titre, elles peuvent servir à parer aux risques d’homogénéisation d’une part sous la férule d’une culture impériale dominante et d’autre part aux replis identitaires que l’on observe sous les assauts de la mondialisation. Mais au-delà de ces services, l’accès aux TIC est désormais une condition sine qua non de la participation de tous dans une société globalisée dont le développement est justement fondé sur les échanges d’informations et la communication. En d’autres termes, la fracture numérique menace des populations entières dans leur essence même, dans la mesure où marginalisées dans l’échange d’informations, elles seront, de fait, exclues du débat politique et culturel et des échanges économiques, ce qui mettrait en péril leur existence.

C’est en effet pourquoi l’égal accès des peuples aux nouvelles technologies de l’information est le principal défi de la société de l’information. C’est dans cet esprit que les TIC sont désormais promues au rang d’instrument privilégié du dialogue interculturel et des échanges entre les cultures du monde, chacune puisant ainsi à ses racines et s’oxygénant, se régénérant au contact des autres. Cet échange permet de conserver intacte sa capacité d’existence, mais aussi d’empêcher sa getthoïsation, laquelle débouche sur les dérives identitaires et les conflits.

La lecture d’un monde sous l’emprise d’un choc des cultures et des civilisations ne résisterait pas de manière pertinente au développement des TIC. Les TIC offrent aux peuples et cultures du monde en général et aux pays ACP en particulier l’opportunité de se positionner en acteurs culturels pertinents du monde en mutation.